Voici mon 34e article de la série « En quête de foi » publié dans l’édition de février 2016 du magazine Le messager de Saint Antoine.
À l’occasion de sa visite en Afrique, en novembre dernier, le pape François fut touché par la question d’un jeune Centrafricain. Celui-ci exprimait avec une certaine douleur les grandes difficultés rencontrées par les jeunes :
« Dans toutes les crises dans notre pays, nous avons toujours payé de lourds tributs. […] Nous nous laissons facilement emporter par le vent de la violence, de la vengeance, du pillage, de la destruction… Aujourd’hui, les défis auxquels nous sommes confrontés sont nombreux : la réconciliation, la formation adéquate, le chômage, la précarité. Beaucoup d’entre nous sont tentés de quitter notre pays pour aller chercher un avenir meilleur ailleurs ». Dans un tel contexte, conclut-il, comment pouvons-nous devenir des artisans de paix ? (Radio Vatican)
François a répondu que la route qui leur était proposée, à l’image du bananier, est celle de la résistance, et non de la fuite. « Qui fuit n’a pas le courage de donner la vie ».
La foi fait de nous des résistants !
Si nous ne vivons pas chez nous les mêmes situations qu’en Afrique, nous nous laissons facilement emporter par d’autres vents : la surconsommation, le crédit facile, la corruption, les séparations, l’indifférence au sort des autres, la dépression, la peur des étrangers, le désespoir, l’absence d’un projet de société rassembleur, et j’en passe ! Comment, dans un tel contexte, les jeunes peuvent-ils devenir artisans d’un monde meilleur ?
Résister par l’espérance
La foi procure aux croyants une chose essentielle : la capacité d’espérer ! Le pape le dit souvent : un chrétien qui n’a plus d’espérance n’est pas un vrai chrétien… C’est grâce à l’espérance que nous pouvons devenir des résistants.
Les jeunes bâtissent l’avenir. Pour ce faire, ils doivent croire en leur capacité de le réformer, de le rendre plus conforme à leurs valeurs. Mais ils auront à résister à ce que les générations précédentes leur ont laissé en héritage.
Par exemple, le temps où l’on pouvait se dire qu’il faut d’abord penser à soi avant tout est terminé. Pour qu’un monde pacifique, écologique et solidaire puisse surgir du présent, il faut se tourner vers les autres, surtout les plus fragiles et les inclure dans un projet fabuleux, mais possible : le règne de Dieu !
Les croyants connaissent déjà le plan conçu par l’architecte divin. Il ne reste qu’à le réaliser. En résistant à l’air du temps avec une foi assurée, les jeunes peuvent commencer à propager leur désir de bonheur partagé. Le Seigneur les attend là où d’autres n’ont pas réussi.
Comme pour les générations passées, un tel projet de paix est impossible à accomplir par nos propres moyens. Nous ne cessons de nous buter à nos manquements qui rendent toute action pour le bien caduque ou si peu féconde. Pour mettre en œuvre le plan du Créateur, il nous faut d’abord compter sur lui, en son Fils Jésus, par l’Esprit qui donne la vie, le mouvement et l’être…
Comment pouvons-nous être artisans de paix ? Tout d’abord en cherchant en nous la source de toute paix qui conduit vers l’unique amour du Père.
Comment réagissez-vous ?