
Noël. Encore un autre. Nous entendons de tous et nous lisons sur tout qu’on nous le souhaite joyeux. Si on ne pense pas spécifiquement à la Nativité de Jésus, on souhaitera quand même de Joyeuses Fêtes… Pour éviter que ces voeux soient des formules répétitives et usées, il me plaît de réfléchir un peu à ce qu’il faudrait pour que ce Noël 2011 soit vraiment joyeux.
Les sources de la joie
Qu’est-ce donc que la joie? Ce n’est pas une simple émotion. La joie est plus que le plaisir. Le Larousse associe l’adjectif intense pour qualifier le sentiment de plaisir ou de bonheur qui s’exprime dans la joie. Le célèbre dictionnaire ajoute que la joie est marquée par une plénitude… d’une durée limitée. Voilà donc ce qu’est la joie : un plaisir ou un bonheur intense, vécu comme une plénitude, mais qui ne dure pas. Si nous nous en tenons à cette définition, il est tout à fait possible que le Noël d’une grande majorité de chrétiens sur terre puisse être joyeux, car avoir un plaisir intense et passager est à la portée de tous. Mais d’où peut donc venir cette joie, qu’est-ce qui la provoque ?
Mon père me disait un jour: « Lorsque les choses ne vont pas comme on l’aurait voulu, il faut s’offrir ou offrir à quelqu’un d’autre, quelque chose qui fait plaisir. » Il ne faut jamais laisser la tristesse ou le souci nous dominer. Ce n’est pas seulement aux autres que l’on fait plaisir, mais c’est surtout à nous-mêmes, car en agissant ainsi nous ouvrons les sources de la joie et du bonheur pour nous et pour les autres. (Emile Tubiana, Source)
Cet auteur nous met sur une piste: le bonheur est avant tout une histoire de mise en commun, de mutualité. Ouvrir les sources de la joie pour les autres l’ouvre également pour nous-mêmes. Le philosophe du bonheur, Spinoza, va dans le même sens: « L’homme heureux exerce la réciprocité et recherche le bonheur pour les autres autant que pour lui-même. » (Source)
Ma conviction la plus profonde est que la joie vient d’abord du plaisir que nous contribuons à générer pour les autres. Je sais mieux donner que recevoir, comme tant d’autres hommes et femmes. Comme eux tous, j’aimerais faire plaisir à Noël: couvrir les gens de cadeaux que je saurais choisir avec soin; offrir des réceptions pour que les gens se sentent honorés en échange de l’honneur qu’ils me font d’être dans leur vie; vivre des retrouvailles, des pardons qui libèrent avec des personnes que la vie a éloignées; m’assurer que personne ne se trouve isolé ou exclu, etc. Je ne peux tout faire, mais je peux commencer par m’ouvrir moi-même, donner un peu de moi-même.
Mère Teresa, apôtre de la joie, fondatrice bien-aimée d’une communauté destinée à accompagner les plus souffrants, les plus exclus des humains, a inventé une expression qui est devenu le titre d’un livre : « La joie du don ». Elle a enseigné à ses soeurs qu’il y a de la joie dans le don de soi, car le retour sur investissement pour soi est hors de proportion.
Aimer pour semer la joie
Pour se donner, il faut d’abord aimer en vérité. La vraie source de la joie se trouve dans l’amour. C’est quand il déclare son amour à tous ses amis que Jésus, dans l’évangile de Jean, leur confie : « Je vous ai dit ces choses, afin que ma joie soit en vous, et que votre joie soit parfaite » (Jean 15, 11). Parfaite, rien de moins! Mais voilà, pour que la joie soit parfaite, à mon sens, elle ne doit pas rester éphémère, elle doit durer éternellement. Utopique?
Si le désir de l’âme humaine est la joie sans concession, la joie parfaite, elle, ne peut provenir que de la communion la plus parfaite avec Dieu Père-Fils-Esprit. Dans son amour éternel, par la joie qu’il éprouve au sein même de la Trinité, Dieu s’est donné lui-même en son Fils pour se faire un avec l’humanité tout entière. Dans cette crèche où repose un enfant nouveau-né, il y a la promesse d’une joie sans fin, l’espérance de l’amour qui règne en toutes vies. Depuis 2000 ans, des femmes et des hommes s’en sont approchés avec succès. Ils ont partagé généreusement avec le monde la source de leur joie. Ils sont devenus des exemples de vies joyeuses, parce que livrées entièrement à la recherche de la communion avec Dieu, dans le service de leurs frères et soeurs. Leurs témoignages sont aujourd’hui plus que jamais des indications que la joie parfaite est accessible.
Quand je souhaiterai la joie à chacun et à chacune des personnes que je croiserai d’ici le début de la prochaine année, ce sera avec l’espérance intime que cette joie s’installe dans leur coeur comme une semence qui ne pourra que grandir et grandir jusqu’à sa perfection. En donnant notre vie par amour pour ceux que nous aimons, nous trouverons la joie, au-delà de toute apparence de tristesse, de mort ou de fin du monde. Commençons par un petit peu de nous à la fois…
C’est donc ainsi que je vous souhaite à toutes et à tous, le plus joyeux des Noël, un Noël qui se prolongera chaque jour de votre vie…
Pour un exposé impressionnant sur la joie parfaite, suivez ce lien…
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