Pour que la vie des autochtones compte

«Avant de juger un homme, il faut marcher sept lunes dans ses mocassins.»
Photo : Pascal Huot


21 juin 2020 : à pareille date l’an dernier, nous vivions la Journée nationale des autochtones à Chicoutimi, Place du Citoyen, en compagnie d’une représentation importante de membres des Premières Nations innus et atikamekw et de Métis. C’était coloré, nous mangions et nous dansions ensemble, autochtones et allochtones, au son des tambours. La joie était sur tous les visages. Quel contraste avec cette année où aucun rassemblement n’a pu être organisé en raison des mesures sanitaires…

Pourtant, un tel rassemblement avait bien eu lieu sur cette place, quelques jours avant, pour dénoncer la mort infâme de George Floyd. Intervenant à propos de ces manifestations, Michèle Audette, ex-commissaire de l’Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées au pays, s’est d’abord réjouie de l’indignation des masses et leur revendication pour que justice soit faite. Mais elle a aussi exprimé son regret que les situations semblables et répétées qui touchent les autochtones au pays, en particulier les femmes, ne parviennent pas à déclencher une telle indignation.

Après George Floyd, au moins trois personnes issues des Premières Nations sont décédées à la suite d’interventions musclées de la GRC qui montrent bien que le profilage racial existe au sein de ce corps policier historiquement associé à tous les abus de nos gouvernements envers les premiers peuples.

Systémique, le racisme?

Le 15 juin dernier, une motion a été déposée aux Communes pour dénoncer le racisme systémique au sein de la GRC. Nous connaissons la suite avec la récupération partisane et les coups en bas de la ceinture. Pour des raisons diverses, certains se montrent frileux à utiliser le concept de racisme systémique pour dénoncer ce qui constitue une forme pourtant bien réelle de discrimination.

En effet, quiconque fréquente un tant soit peu les personnes et les groupes racisés et entend leurs témoignages le sait bien qu’il y a une énorme différence entre la vie d’un Blanc au Québec et celle d’une personne associée à une minorité visible. Nous savons que l’accès à l’emploi et au logement leur est défavorable et que le regard des autres pèsera lourdement sur leur épanouissement. Pour ne pas se sentir coupables, certains renvoient la responsabilité de leur sort aux individus, évoquant des stéréotypes souvent méprisants, voire infantilisants, oubliant dans la foulée le poids de l’histoire et celui des choix collectifs sur les trajectoires individuelles. De tels préjugés nous ramènent alors au racisme ordinaire.

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