Elle s’appelle Gamma Hydroxybutyrate

Drogue du viol GHBIl y a toujours eu des garçons aux hormones émoustillées qui ont tenté de persuader, en les manipulant, des jeunes filles à passer un « bon moment » avec eux. Stimulées par l’attrait qu’elles suscitaient chez les garçons, certaines d’entre elles finissaient par succomber à leurs avances et regretter, le lendemain, leur reddition, car le garçon de la veille, loin d’être le nouveau petit ami, s’était mué en vilain crâneur qui se vantait auprès de ses copains de sa réussite, ne laissant à la jeune fille qu’une réputation salie et sa propre honte. Voilà un scénario plus qu’habituel que tant de films américains de High School nous ont rabâchés au point où ça n’intéresse plus vraiment personne.

Avec l’avancée de la science pharmaceutique, le scénario s’est toutefois transformé, en pire. Les garçons prévoient leur coup d’avance. Ils se procurent du GHB ou « gamma-hydroxybutyrate« , communément appelé la drogue du viol et apparemment facile à trouver. Certains prétendent même que des bars de ma région l’offrent à leur client comme s’il s’agissait d’un produit « normal ». Il suffit donc aux jeunes hommes de repérer leur proie et de trouver le moyen de s’en approcher. En se montrant d’abord un peu lourdauds, ils bousculent une jeune femme pour lui faire renverser sa consommation et lui offrir gentiment de la « remplacer »… Même plus besoin de séduire, de faire l’effort de se montrer aimable, galant ou quoi que ce soit. Il suffit d’attendre l’effet qui lui garantira une soumission complète. La fille n’est plus qu’un objet, une poupée jetable après usage, peu importe les conséquences qu’elle aura à vivre. Même si elle n’est plus « responsable » comme autrefois d’un consentement plus ou moins forcé, elle vit pourtant la même conséquence: la honte.

Cela s’appelle… un viol

En comparant les jeunes hommes d’aujourd’hui qui agissent de cette manière à ceux d’hier, je ne peux que conclure qu’ils sont encore bien plus lâches. Cette lâcheté les conduit à un acte criminel, indépendamment qu’il soit sanctionné ou non. Malheureusement, il est de plus en plus difficile aux policiers de prouver le viol, car les moeurs ont bien changé aussi. Personne aujourd’hui ne mettrait en question le droit des jeunes femmes à fréquenter des bars et consommer de l’alcool. On leur reconnaît également le droit d’avoir des relations sexuelles librement consenties à la fin d’une soirée et on peut présumer que c’est devenu habituel. Bref, les situations sont toujours confuses lorsque, le lendemain d’un viol sous GHB, elles croient pouvoir dénoncer leur agresseur qui, le plus souvent, s’est fait aux yeux de tous le bon samaritain en proposant de raccompagner une pauvre fille qui a visiblement trop bu! Il y a bien eu « rapport » sexuel, mais le non consentement, donc le viol, est bien loin de pouvoir être démontré hors de tout doute, cette drogue étant pratiquement impossible à détecter. Le garçon s’en tire et rien ne l’empêchera de recommencer, c’est si simple après tout. Et l’idée se propage et fait des adeptes.

Ces jours-ci, j’ai entendu des femmes témoigner de cette réalité. J’ai été sensibilisé à ce qui serait devenu si fréquent que le risque est élevé pour une jeune femme de se retrouver dans une situation de proie éventuelle. Des organismes communautaires du Saguenay-Lac-St-Jean oeuvrant auprès des femmes ont produit une vidéo qui vise à éduquer en ciblant le violeur. Ce court métrage réalisé par Francis Doucet est d’un réalisme troublant. Je suggère à tous et à toutes de prendre le temps de le visionner et de dénoncer tant qu’il est possible ces jeunes qui ont besoin d’être rééduqués dans leur rapport aux femmes, en les considérant d’abord et avant tout comme des personnes et non pas des objets de plaisir. J’y reviens souvent, mais une éducation à la sexualité me semble plus que nécessaire non pas seulement auprès des jeunes générations, car on dit que « la pilule » fait aussi des adeptes auprès d’hommes plus âgés.  Si vous avez le moindre souci de justice et de respect de la dignité des femmes, veuillez relayer massivement cette vidéo qui fait oeuvre d’éducation et de dénonciation.

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