Le procès de l’archevêque de Lyon, le cardinal Philippe Barbarin, débutait le 7 janvier 2019. (CNS photo/Emmanuel Foudrot, Reuters)
Cela se passe à Lyon en ce début de 2019. Le cardinal Barbarin et cinq de ses collaborateurs font face à la justice française. On leur reproche d’avoir manqué à leur devoir de dénoncer et de suspendre le père Preynat de toute fonction sacerdotale après avoir connu les faits allégués contre lui dès 2006.
Le prêtre est accusé d’avoir agressé sexuellement plusieurs dizaines d’enfants entre les années 1970 et 1990. Aucune victime n’avait porté plainte, celles-ci affirmant en avoir été empêchées par le clergé et par leurs parents atterrés alors que les délais de prescription le permettaient encore.
Le procès Barbarin survient à une période de l’histoire où les mouvements de dénonciation ont fait de grandes vagues dans les médias, toutes catégories confondues. Il nous apparaît tout-à-fait normal, aujourd’hui, d’encourager quiconque aurait subi une forme d’abus à porter plainte afin que l’agresseur soit confronté à la justice.
Il devance aussi d’à peine quelques semaines une importante rencontre des présidents de conférences épiscopales du monde entier, convoqués au Vatican par le pape en février pour se pencher sur le sempiternel problème des abus sexuels au sein de l’Église. Après les tristement spectaculaires cas de cachotteries ecclésiales au Chili et en Pennsylvanie en 2018, et après des années de révélations aux quatre coins du monde, la hiérarchie catholique parviendra-t-elle à faire de 2019 autre chose qu’un mauvais pastiche du Jour de la marmotte?
Les religions et l’État
Dans ce cas-ci, ce qui est reproché au primat des Gaules et à ses collaborateurs, c’est de n’avoir rien fait. C’est là-dessus que la justice devra statuer.
Mais qu’entend-on au juste par «rien»?
Comment réagissez-vous ?