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Dès le lendemain de leur élection comme parti majoritaire appelé à former le prochain gouvernement du Québec, des élus de la Coalition avenir Québec n’ont pas tardé à mettre de l’avant leur projet pour «régler le problème de la laïcité».
L’idée consisterait, selon eux, à appliquer les recommandations de la Commission Bouchard-Taylor sur le port de signes religieux. Mais, dans les faits, la CAQ l’étend bien au-delà des rôles désignés par les commissaires, à savoir les magistrats et procureurs de la Couronne, policiers, gardiens de prison, présidents et vice-présidents de l’Assemblée nationale.
Gérard Bouchard et Charles Taylor avaient bien pris soin d’exclure explicitement de cette recommandation les enseignants, les fonctionnaires, les professionnels de la santé et tous les autres agents de l’État. Dans ces conditions, la CAQ ne peut plus affirmer qu’elle met en œuvre Bouchard-Taylor, mais une proposition qui n’a plus rien à voir avec le compromis de 2007, d’ailleurs révoqué plus tard par Charles Taylor lui-même.
Un problème de définition
On oublie souvent qu’il y avait 37 recommandations dans ce rapport. Entre autres, il était recommandé que le gouvernement définisse «ce qu’est la laïcité à partir de ses quatre principes» (égalité morale des personnes, liberté de conscience et de religion, autonomie réciproque de l’État et des religions et, neutralité de l’État à l’égard des religions et des convictions profondes séculières). La commission proposait d’ailleurs les grandes lignes d’une définition qui se trouvait la plus apte à rassembler les Québécois, à partir du concept de «laïcité ouverte».
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