La période des Fêtes arrive à grands pas. Après le magasinage et les « partys » de bureau, la vaste majorité d’entre nous se laissera gagner peu à peu par la joie des retrouvailles en famille. Et les chants traditionnels entendus jusqu’à saturation nous répéteront sans cesse à quel point le temps des Fêtes est un temps pour penser à l’autre, à ceux et à celles qui sont isolés surtout.
Le mal de la solitude
La solitude peut être une avenue très intéressante au milieu du stress de la vie moderne. Entre les enfants (les petits-enfants), l’école, le travail, les loisirs, les rencontres, les sorties, les visites médicales, etc., il ne reste souvent que peu de temps pour se retrouver avec soi-même. Lorsque nous trouvons de tels moments dans quotidien, il n’est pas rare que ceux-ci deviennent des moyens d’équilibre et d’apaisement, parfois de rencontres avec Dieu. Alors que le tourbillon des Fêtes s’amène à grands pas, il est certes recommandé de garder de la disponibilité pour cette solitude qui régénère.
Mais la solitude peut aussi s’avérer plus accablante pour d’autres personnes : celles qui n’ont pas de famille ou dont la famille a cessé de se rencontrer; celles qui ont vécu une séparation difficile qui a laissé des marques profondes; celles qui n’ont pas d’amis parce que leurs habiletés sociales ne comptent pas parmi les modèles à suivre; celles qui ont cessé de croire à la bonté des autres et qui se réfugient dans leur monde à eux, privés du bonheur de la relation.
Je pense notamment aux solitaires qui auront développé une sorte d’addiction, en compensation pour le manque de « petites joies » quotidiennes. Récemment, des chiffres sur l’utilisation des appareils de loterie vidéo ont été publiés. Ces machines que l’on trouve un peu partout dans les bars et les casinos sont de véritables pièges à solitaires : 83 % des utilisateurs fréquentant les casions sont devenus dépendants des machines à sous. En moyenne, ils dépensent individuellement plus de 1 600 $ par année, ce qui rapporte à la société d’État près de 1,5 milliard de dollars! Une personne sur huit au Québec s’adonne régulièrement à ces jeux de hasard conçus pour vous garder le plus longtemps devant la fameuse machine qui joue avec votre adrénaline. Celle-ci peut même devenir la seule « relation » de certains individus!
Il en va de même pour d’autres dépendances, qu’elles soient relatives aux substances, à la nourriture, au sexe. Elles sont la plupart du temps sources de honte pour les personnes qui s’engouffrent dans leurs tentacules. Et la honte, cette maladie de la dépendance, produit son propre fruit : l’isolement.
Partageons un bon moment
Alors que nous serons nombreux à nous rassembler et être bien entourés de nos familles et nos amis en cette fin d’année, nous pourrions réfléchir à un geste à poser qui serait tout simple : aller à la rencontre d’une personne seule. Il suffit d’un coup de téléphone, d’un petit texto ou d’un message pour s’inviter chez l’autre. Qui sait? Peut-être lui permettrez-vous de retrouver le goût de vraies relations?
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* Ce texte est le 42e article de la série “En quête de foi”, publié dans l’édition de décembre 2016 du Messager de Saint-Antoine.
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