Quelle foi transmettre?

baptc3aameVoici le 33e article de la série « En quête de foi » publié dans l’édition de décembre 2015 du magazine Le messager de Saint Antoine

Jésus demande à ses disciples d’annoncer l’Évangile et de faire de nouveaux baptisés. C’est ce que nous appelons la transmission de la foi. Les baptêmes d’enfants ne semblent pas encore être en voie de disparition, mais le contexte dans lequel ces nouveaux membres de l’Église grandiront peut laisser perplexe. S’ils ont reçu le don de la foi au baptême, comment le feront-il croître ? Encore faut-il comprendre ce qu’est la foi…

Une foi en trois dimensions

L’époque dans laquelle nous vivons a mis en valeur tout ce qui a trait au spirituel. On a découvert que les humains ont cette particularité de pouvoir se relier à plus grand qu’eux-mêmes, c’est-à-dire à la création tout entière, là où se trouve l’autre et aussi cet « absolument autre » que nous appelons Dieu. Cette potentialité s’appelle la foi primordiale. Il s’agit d’une confiance naturelle qui nous porte à croire que le monde dans lequel nous naissons est un lieu de bonté qui répondra à nos besoins fondamentaux. Cette confiance est innée, mais pour se développer elle doit s’inscrire dans un milieu porteur. Si un enfant subit très tôt de la négligence ou de la violence, sa foi primordiale peut ne jamais se mettre en action ou être cassée pour toujours. Nous aurons alors affaire à des gens méfiants, souvent paranoïaques. Difficile d’imaginer que la foi puisse grandir chez de tels individus.

Il existe une autre acception de la foi, celle qui s’établit sur la foi primordiale. Elle consiste à faire confiance « en quelqu’un », ou quelqu’un « en qui je crois ». Nous croyons naturellement en nos parents, nos frères, nos sœurs. Même si notre confiance est parfois trompée, cela n’altère pas notre capacité de croire en l’autre. La foi chrétienne s’inscrit dans ce mouvement : des hommes et des femmes ont cru en un prophète de Nazareth et l’ont suivi sur les routes où il enseignait et accomplissait des prodiges. C’est « en lui » qu’ils ont mis leur confiance primordiale et qu’ils sont devenus croyants. Il s’agit avant tout d’une relation. Et c’est cette foi des premiers chrétiens et leur témoignage que nous nous sommes transmis de génération en génération.

Enfin, il y a le volet de la foi « en quoi je crois ». C’est la foi du petit catéchisme et de l’enseignement religieux. Il s’agit de faire confiance en la grande tradition de l’Église et au magistère qui a élaboré avec les années les grands éléments de la doctrine et de la morale chrétiennes. C’est comme lorsqu’on dit « je crois en la résurrection » ou « à la rémission des péchés ».

croix silhouetteQuelle foi transmettons-nous ? Nous-efforçons nous de protéger l’aptitude primordiale à faire confiance ? Développons-nous la dimension relationnelle qui ouvre la voie à la rencontre avec Jésus ? Travaillons-nous à partager nos connaissances et les grandes réflexions de l’Église sur la vie, la mort, l’après-vie ? Si notre transmission ne porte que sur un seul de ces volets, elle risque de négliger les autres dimensions. Tout comme nous avons un Dieu en trois personnes, nous confessons une foi en trois dimensions…

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