J’ai écrit cet article pour la chronique « Église » du journal Le Progrès-Dimanche du 8 septembre 2013.
Les aspirations fondamentales des êtres humains sont relativement simples : être aimé, aimer en retour, se sentir utile, appartenir à un groupe dans lequel on est reconnu… Bien sûr, il faut aussi manger, se loger, se vêtir, mais le manque en ces matières n’altère pas le niveau de bonheur personnel lorsque les autres aspirations sont comblées. Pour qu’elles le soient, il y a un élément essentiel qui entre en jeu : la confiance.
Nous naissons dans un monde où tout repose sur la confiance. Par instinct, nous nous attendons à ce que les gens qui nous accueillent dans « l’humanité » seront aimables, bienfaisants, car notre extrême vulnérabilité nous met en danger de mort. Nos parents, les premiers, nous ouvrent leurs bras aimants et nous enveloppent d’une tendresse qui nous donne la sécurité dans l’existence. Au fur et à mesure que nous nous développons, d’abord en tant que poupons, ensuite comme des petits enfants, nous avons l’opportunité de « mesurer » le degré de confiance que nous pouvons accorder à nos proches. En général, cela se passe plutôt bien. La vaste majorité des parents sont de ce type : ils aiment leur progéniture et cherchent à leur prodiguer les meilleurs soins possibles.
Bris de confiance
Les premières cassures au niveau de la confiance peuvent se produire dans la famille. Ce peut être à la suite de pleurs auxquels personne n’a répondu; d’une expression de colère dans le visage d’un parent exténué; d’une douleur que personne n’a su décoder; d’un geste qui a fait mal intentionnellement ou non; d’un regard qui a blessé, etc. Ces premières expériences du mal font partie de la croissance humaine. C’est à travers elles que nous nous endurcissons et que nous devenons des êtres aptes à survivre dans un monde qui n’est pas fondé sur la confiance mutuelle, mais plutôt sur la méfiance et parfois l’hostilité. Un tel endurcissement peut aller trop loin quand les cassures sont plus graves et qu’elles affaiblissent notre capacité à faire confiance. Certaines personnes deviennent victimes et le restent parfois toute leur vie. En se coupant des autres, par peur, elles en viennent à perdre peu à peu toute estime d’elles-mêmes et, donc, à ne plus avoir confiance du tout. En chacun et en chacune de nous, il peut y avoir un humain apeuré, écrasé, déshumanisé qui ne demande qu’à reprendre confiance, mais qui ne trouve pas sur son chemin celui ou celle qui lui ouvrira une porte pour l’espoir.
Il me fait confiance
Dimanche prochain, les paroisses catholiques célébreront le Dimanche de la catéchèse sous le thème « Il me fait confiance ». Les chrétiens croient que la dignité humaine trouve son origine et la raison d’être de son affirmation dans l’amour que Dieu leur porte en tant qu’êtres humains. Cet amour est donné pour toujours, ce que même nos parents ne pourront jamais garantir! En grandissant dans la conviction d’être aimés, malgré toutes les apparences qui sèment le doute, nos enfants et nous-mêmes pouvons faire germer ce qui est essentiel à une vie sereine, c’est-à-dire l’assurance que la beauté transporte nos rêves, que la bonté fait naître la compassion pour tous et que le bien crée l’harmonie fondamentale entre tous les humains.
Grâce à cette thématique, tous les enfants et leur famille qui entreront dans un parcours de catéchèse auront l’opportunité de faire la vérité avec eux-mêmes : en qui pouvons-nous réellement faire confiance? Et surtout : qui nous fait confiance? En ce qui me concerne, je compte sur le Dieu de Jésus. Il a fait confiance en son Fils jusqu’à lui permettre de donner sa vie. Il me fait confiance malgré mes défauts et mes faiblesses. Il sera toujours là pour m’aider à grandir encore… Et vous, de qui recevez-vous une telle confiance?
Comment réagissez-vous ?