Voici le onzième article de ma série “En quête de foi” publié dans l’édition de juin du magazine Le messager de Saint Antoine. L’objectif de cette série est d’explorer les origines chrétiennes des éléments patrimoniaux dans la culture actuelle.
L’élection en mars 2013 du pape François a donné lieu à l’une des plus impressionnantes couvertures médiatiques de l’histoire! Le contexte de la démission de Benoît XVI et l’arrivée de ce cardinal argentin, tout aussi inattendu qu’inconnu des spécialistes, n’a pu que faire se tourner les regards de la planète entière vers le Vatican. C’est à l’occasion de telles manifestations que les humains prennent aussi conscience massivement des richesses que contient le Vatican.

Au-delà du patrimoine matériel
Il est vrai que tous les visiteurs de cette enclave romaine ne cessent de s’extasier devant les merveilles qu’elle contient en termes de bâtiments, d’œuvres d’art, d’ornements, d’objets de grande valeur dont ceux exposés dans les musées. Une amie me racontait que sa fille souhaitait que « l’Église cesse de scandaliser les gens qui sont empêchés de croire en raison d’un tel étalage de richesses. » C’est sa petite-fille de 12 ans qui a eu la réponse juste : « Mais maman, c’est l’histoire qui a fait les choses comme ça! » Quelle sagesse!
L’histoire du christianisme a aussi fait converger vers ce lieu plusieurs valeurs humaines fondamentales : d’abord la piété, car se rendre à Rome est un exercice religieux recommandé, comme dans les autres religions avec leurs lieux sacrés respectifs; ensuite la générosité, par les dons qui viennent de partout; la solidarité, par la redistribution de fonds à des œuvres charitables; et bien sûr la créativité, par laquelle de grands maîtres tel Michelangelo, ont inscrit dans la matière des œuvres reconnues comme un trésor de l’humanité. Tout cela vaut bien quelques centaines de millions de dollars en valeurs, mais rien ne permet de croire que celles-ci seraient transformables en argent sonnant! Essayez seulement de vendre une église et vous comprendrez…
Plus encore que le matériel, c’est le patrimoine humain de la papauté qui me semble le bien le plus précieux. Dans le monde actuel, les chefs d’État les plus puissants le sont par la force de leur démographie et de leur économie. Ils font constamment pression en menaçant de sanctions économiques et parfois militaires pour imposer à d’autres États les ouvertures qu’ils veulent obtenir de leur part.

Il n’en est pas ainsi pour le pape. Lorsque ce dernier, quel qu’il soit d’ailleurs, exprime une conviction tirée de l’expérience des siècles et de la tradition chrétienne, celle-ci est répercutée par le sixième de la population mondiale! Un grand nombre de peuples comptent également sur l’autorité morale du chef d’État du Vatican pour que leur gouvernement adopte des mesures plus humaines, plus solidaires, plus constructives. Ainsi donc, la papauté n’est-elle pas seulement le centre de l’unité et de communion des Églises locales, elle est aussi un instrument puissant au service d’une humanité plus libre et plus solidaire dans la recherche du bien commun. La richesse de l’histoire n’est donc pas seulement dans la pierre des édifices et l’or des ornements, elle l’est surtout dans ce pouvoir d’influence que les papes successifs ont su entretenir afin que leur parole, en écho à la Parole de Dieu, continue de soutenir la marche des humains vers une civilisation de l’amour.
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