Voici le premier article d’une nouvelle chronique intitulée « En quête de foi » qui sera publiée chaque mois dans la revue Le messager de saint Antoine et dont je suis l’auteur. Je m’autorise donc à reproduire les articles ici après leur publication. Cela donnera l’opportunité d’échanger sur les idées véhiculées.
Il y a une vingtaine d’années, une chanson faisait le tour du monde. Jordy, un garçon de quatre ans, chantait à tue tête combien il est « Dur, dur d’être un bébé »! En 2012, un fidèle de l’Église catholique trouve qu’il est « dur, dur d’être un catho »! Et les raisons ne manquent pas… Face à l’histoire, des persécutions, des alliances politiques douteuses, du racisme antisémite, des croisades sanglantes, des schismes douloureux, la fameuse Inquisition, des conquêtes assimilatrices, l’obscurantisme face à la science, la domination des consciences, les enfants de Duplessis, les pensionnats autochtones et tous ces scandales de prêtres pédophiles nous sont constamment remis sur le nez! Tout ceci fait partie de l’histoire de la famille catholique dont nous sommes les héritiers. Difficile à contester, même si tout n’est pas toujours vrai comme c’est dit ou rapporté. Alors je comprends qu’on nous pointe du doigt comme une famille à éviter…
Quand on m’a demandé de collaborer au Messager de Saint Antoine, on m’a donné une grande liberté pour une nouvelle chronique. Frère France (le rédacteur en chef) m’a quand même un peu pisté avec l’Année de la foi qui commencera cet automne. Je crois que c’est une bonne idée de traiter des questions de foi en lien avec notre culture pour retrouver une certaine fierté de l’identité catholique.
Séparer Culture et Foi
Habituellement, nous parlons en Église d’une foi qui s’inculture, qui prend des formes propres aux cultures nationales ou ethniques. Par exemple, une célébration catholique vécue en Afrique sera semblable à celle vécue au Québec, mais chacune aura ses expressions culturelles spécifiques, ne seraient-ce que la langue, les chants, les gestes, le rythme, l’actualisation de la Parole, etc.
Pour cette nouvelle chronique, j’aimerais vous proposer un exercice de déconstruction. Chaque mois, je prendrai un thème issu de nos traditions canadiennes-françaises. Je m’attarderai à en décrire quelques aspects pour qu’on s’y reconnaisse. Par la suite, je verrai à chercher dans ces traits de famille de chez nous ce qui pointe en direction de la foi chrétienne. Nous nous mettrons ainsi en quête de foi par une relecture de notre héritage.
Nous avons été témoins de grands changements dans notre société au cours des 50 dernières années. Un Québécois de 2012 se verrait très mal vivre en 1962. La série Les rescapés diffusée à Radio-Canada, avec Roy Dupuis, est un bon exemple du décalage culturel entre les deux époques. Cela nous montre surtout à quel point nous avons changé.
Pour la foi, ce qui ne change pas, c’est la référence à Jésus de Nazareth qui est né, a vécu en laissant un enseignement et des signes, est mort et est ressuscité. En révélant à leurs contemporains cette expérience initiale incomparable, les témoins des apparitions ont jeté les bases de l’Église, puis du christianisme et de la chrétienté. Et cette chrétienté s’est imprégnée dans toutes les dimensions de notre culture. En retraçant comment la foi est inscrite dans nos vies, nos traditions, nos institutions, nous arriverons peut-être à décaper les couches pour une compréhension plus juste de la foi de nos ancêtres. J’espère que nous pourrons ainsi goûter une saveur d’Évangile fraîchement renouvelée.
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