Ça y est, un autre méchant a été abattu. Après Ben Laden, Saddam et bien d’autres, voici Kadhafi exposé comme le plus récent trophée des gentils.
Nous ne pouvons que nous réjouir au moment de la chute d’un dictateur et avec lui des structures totalitaires qu’il avait érigées au cours de son règne… Mais je regrette de le redire, la mort violente ne rend jamais justice. Elle calme pour un temps la colère. Elle fait jaillir des danses de joie et des cris d’allégresse au sein de foules déchaînées. Mais il y a les questions et les doutes qui restent.
L’Occident a ses raisons de n’arrêter ses guerres qu’à la mort des dictateurs. Ceux-ci, jusqu’à peu de temps avant le changement de cap des Occidentaux, n’étaient-ils pas des alliés de la plupart des dirigeants du monde libre? Les témoignages de ces dictateurs déchus et de leurs suites pourraient gêner, alors pour nos chefs d’État, ils valent mieux morts que vivants. L’acharnement de l’OTAN à poursuivre ses raids contre les poches de résistance en Libye jusqu’à la mort du dictateur, a montré que c’était visiblement le seul véritable objectif… Harper saluera la mort de Kadhafi. Obama, Prix Nobel de la paix, dira simplement: « C’est la fin d’un chapitre… » Voici la preuve que la protection des populations civiles n’était qu’un prétexte pour entrer en guerre.
L’histoire se répètera toujours: les gagnants ne se satisfont jamais d’une simple victoire. Ils ont besoin d’écraser leurs adversaires au point où ces derniers ne pourront plus rien raconter de ces temps où ils complotaient ensemble, comme des amis! Lorsqu’une population se soulève et que le régime ami risque un putsch, il vaut mieux se mettre du côté des résistants. Et tant qu’à entrer en guerre, pourquoi ne pas en faire plus qu’ils n’en demandent? Bien sûr, car les résistants, après leur victoire, deviennent gouvernants à leur tour. Ceux-ci, nos nouveaux amis, auront donc une dette envers nous. L’honneur est sauf… Nous pouvons saliver devant tous ces contrats de reconstruction à venir et le pétrole enfin libéré!
Les dieux du Pétrole et de l’Argent ont gagné une autre bataille… Réjouissons-nous, nous n’aurons pas de compte à rendre, encore cette fois-ci !
Je ne dis pas qu’il ne fallait pas le faire. Mais le faire de cette façon? Non merci…
Comment réagissez-vous ?