Une couple très proche s’est marié ce weekend. Un mariage traditionnel, à l’église, avec une messe, suivi de la réception, le banquet, les lancers de la jarretière et du bouquet de la mariée et même le lendemain de noces. Grande fête ! Une vraie fête de l’amour.
Mais l’époux n’est pas tout à fait jeune à 44 ans, tout comme son épouse, près de la quarantaine. Chacun de leur côté, ils ont du vécu. Ils ont eu à faire des choix, ont commis des erreurs. Par exemple, cet homme s’était déjà marié à l’aube de ses 20 ans*. Comme tant de couples qui se forment aujourd’hui, la vie ensemble, prématurée, sans l’épreuve des fréquentations, s’est avérée catastrophique. L’enfant qui est arrivé trop tôt n’a fait que consacrer l’impossibilité de vivre ensemble. Les années qui ont suivi ont été un long combat pour parvenir à demeurer un père présent dans la vie de son fils. Il a fallu plus d’une douzaine d’années avant que cet homme se relève peu à peu, commence à se délester de ses dépendances, se donne des moyens pour reprendre le contrôle de sa vie et rebâtir ses relations….
Et c’est là, « remis debout », qu’il a fait la rencontre de sa future femme. Elle aussi a son vécu. Une expérience amoureuse hâtive au coeur de l’adolescence qui l’a conduite à vivre 18 ans auprès d’un homme avec une ascendance très forte. Une vie de « tournées » sans port d’attache. Le fait de quitter cette vie et cet homme lui aura été bénéfique et libérateur. Elle était comme une fleur qui n’en finit plus de s’ouvrir. Son épanouissement en fait une femme accomplie qui rayonne autant par son être que par son talent.
Se connaître en vérité et s’accepter soi-même sont des conditions qui permettent plus facilement de vivre avec l’autre sans le phagocyter. Vivre ensemble, après des expériences difficiles et des relèvements, est un choix plus limpide pour un tel couple. Le bonheur n’est jamais exempt de tensions, ni parfait: mais on connaît mieux ce qu’on veut et ce dont on ne veut pas. Les compromis silencieux « pour ne pas déplaire » qui finissent par parasiter l’authenticité de la relation se font plus rares. Même si la vérité fait mal, elle s’avère plus douce à long terme que le silence ou les « petits mensonges ». Deux personnes matures ensemble, donc, et un enfant qui vient, un « choisi » qui n’a pas perturbé cet équilibre, au contraire: il a rendu leur amour fécond, tourné vers un tiers fragile.
À cette famille ne manquait plus que l’union légitime, scellée par un sacrement. Le temps de passer à l’acte est arrivé et, enfin, la grande demande ! Ce mariage était beau, fort, vrai.
Quand la vie se charge de nous faire grandir, par des expériences, des épreuves, du vécu, l’être que nous sommes devient peu à peu plus humain, plus près de son coeur. Il peut se dépouiller de ses illusions, des mirages de l’existence. Parfois, il ne reste plus que l’amour. Aimer et être aimé. Le reste vient après. « Quand on a que l’amour à offrir en partage », on a tout à donner et les invités de la noce sont comblés. Ils sentent qu’ils sont en présence de l’Amour. C’est un baume qui fait du bien et qui allège le fardeau quotidien.
Je rends grâce pour ce couple et leur témoignage. Oui, vive l’amour !
* Ceci implique que ce premier mariage a été déclaré nul par l’Église.
Comment réagissez-vous ?